Reflexions
(Concerne l'Electronique et la Collection Radio).
Origine de ce hobby (psychologie).
C'est une question difficile...
Je comprends fort bien que certains entendent prolonger une activité professionnelle, ou des études, intéressante, mais, cela n'est pas mon cas.
Et je sais que beaucoup de collectionneurs, n'ont jamais été, de près ou de loin, mêlés à la technique radio.
Enfance 1940-1955.
Depuis la petite enfance, chez moi, nous écoutions la radio,
nous disposions de postes radio de qualité. Nous aimions la musique, nous aimions
écouter les nouvelles ou des causeries. Nous aimions nous instruire d'autre
chose.
La radio était une ouverture sur le monde.
Ceci est un premier élément.
Pour en savoir plus voir autobiographie : |
Depuis la petite enfance, j'ai vu mon grand-père, lorsque
le poste radio était en panne, tenter avec minutie de changer des lampes, de
titiller un peu l'appareil avant d'appeler le technicien. Je le voyais nettoyer
la poussière avec un pinceau à poils longs et souples.
Bref le poste radio était l'objet de soins délicats, c'était un objet de valeur.
Ceci est un second élément.
Quand le poste radio était en panne, il s'agissait d'un MONOPOLE K 239 de 1935, le grand-père allait prendre dans un placard un poste plus ancien (un PHILIPS 2511 de 1928 !) pour continuer à écouter la radio, en attendant le dépannage.
Donc la radio était indispensable.
Ceci est un troisième élément.
A la maison, dans les années 1950, il y avait 4 récepteurs radio:
le MONOPOLE K239 placé dans la pièce de vie (la cuisine) sur
une étagère faite sur mesure.
Le PHILIPS 2511 appelé à remplacer le précédent en cas de
panne.
Un MONOPOLE K 237, placé dans ma chambre, appartenant à ma
tante.
Un récepteur à batterie (aujourd'hui disparu).Il n'était plus
utilisé car les batteries (4 volts) étaient hors d'usage.
J'étais donc entouré de postes radio.
Ceci est un quatrième élément.
Adolescence 1956-1960.
Lors de l'adolescence (16 ans) ma mère décéda, j'héritais
du poste radio que je lui avais fait acheter en 1955, il s'agissait d'un OCEANIC,
type Océan cadre, je le plaçais dans ma chambre et j'écoutais les ondes courtes.
J'écoutais également des disques par le biais d'une platine tourne-disque TEPPAZ greffée sur le poste radio (Pick-Up).
Ces appareils représentèrent une compagnie importante de cette période, grandement difficile, de ma vie.
L'écoute de la radio et du pick-up était un loisir et me passionnait. Cela m'aidait à vivre.
Ceci est un cinquième élément.
Pour en savoir plus voir autobiographie : |
Je m'intéressais beaucoup aux sciences et aux techniques. Et plus particulièrement à ce qui était électrique et électronique.
Je bricolais les postes radio, les circuits électriques. Je changeais des lampes.
J'obtenais des résultats positifs et parfois négatifs (je fis de la "casse", je pris des secousses).
J'étais sensible à la magie de la lampe radio: ce tube qui rougissait un peu au centre et produisait un résultat était fascinant.
Dans l'ensemble je sentis que "j'accrochais", que je "touchais" à ces techniques.
Ceci est un sixième élément.
Age adulte 1961-2000.
J'avais 20 ans et je commençais à récupérer des postes radio et des épaves dans la famille. Je tentais des réparations et des bricolages. J'achetais des pièces chez RUYNAT à CHAMBÉRY. J'assemblais et cela "marchait" assez souvent.
Je "pris femme" en 1963.
En voulant améliorer l'OCEANIC de ma mère je le cassais (hélas!).
En 1965 j'achetais un superbe récepteur stéréo PHILIPS B8X52A
.
Je changeais le MONOPOLE K239 de mon grand-père par un SONORA
Excellence 301, récupéré chez mon cousin Maurice MAGAL:
Pour améliorer ce récepteur, je le dotai d'un oeil magique provenant du défunt OCEANIC.(On le voit sur la photo).
Pour écouter les fréquences élevées des ondes courtes j'achetai
d'occasion, chez BERIC, un récepteur militaire BC603
Je lisais des ouvrages sur le dépannage, la technique radio.
Le virus était pris définitivement. Je ne devais plus jamais abandonner ce hobby.
Et la collection commença:
Tous les membres de la famille, tous les amis, avaient plaisir à me donner des postes radio.
De 1971 à 1981, dans mon premier vrai métier (directeur de collectivités pour personnes âgées) les pensionnaires qui emménageaient me donnaient leurs vieux postes radio.
J'entassai ces appareils dans ma maison de campagne à 73160 ST JEAN DE COUZ (hameau de Côte Barrier) en me disant, quand je serais en retraite je restaurerai.
Merci Chers Amis et Généreux Donateurs
En 1981, je quittais ma profession de directeur pour celle de magistrat.
Au fait! pourquoi magistrat ?
Dès lors en raison des déménagements et de l'importance du travail à fournir, je ne pus pratiquement plus me consacrer à ce hobby (sauf à NANCY où j'habitai durant 3 ans, et où je pus réaliser de beaux montages).
Je pris ma retraite, le plus tôt possible, soit le 1° avril 2000 à 59 ans 1/2.
Nous y voilà.
La retraite 2000-2150 ?!?
Un hobby. parmi quelques autres.
Parmi mes hobbies de retraité, un me passionne toujours: l'électronique et notamment la restauration et la collection des récepteurs à lampes des années 1935 à 1965.
Je "travaille", je "bidouille" ces appareils et j'aime cela:
soit pour les restaurer en type collection: toutes les pièces sont conformes au modèle d'origine, presque comme s'il sortait, tout neuf!, de l'atelier artisanal de son fabricant ou de l'unité de production.
soit pour les remettre en état de fonctionnement en les adaptant à notre époque et en ne conservant que ce que subjectivement je leur trouve beau:
- la qualité du son des lampes lorsque l'appareil est de bonne facture
- et la beauté de leur ébénisterie, leur style.
Je continue donc une activité de loisir qui a commencé dans les années 1950.
J'ai abandonné les ondes courtes au profit de l'informatique et de l'Internet.
Je regarde la télévision.
J'aime le son des bons postes à lampes.
Il faut reconnaître (et les critiques sont presque unanimes à ce sujet) que le son des appareils dit à lampes est différent de celui des appareils dits à transistors.
Cette différence provient des harmoniques paires insérées dans la musique au moment de la restitution.
Savoir si le rendu est meilleur avec l'une ou l'autre technologie est une vaine querelle, aussi vaine que de prétendre que la potée est supérieure à la choucroute... et puis me direz-vous! tout dépend de quelle potée l'on compare à quelle choucroute? il faudrait pousser la recherche jusqu'à retrouver la généalogie des cochons qui fournirent leur viande; et encore! au delà d'une savantissime étude, interviennent les facteurs psychologiques voire psychanalytiques: la potée vulgaire dégustée dans une chaleureuse ambiance apparaîtra meilleure qu'une choucroute dégustée avec tristesse chez le roi d'Alsace.
En conclusion sur ce thème un adage s'impose: de gustibus e coloribus non disputare. (cette maxime latine veut simplement dire : Des goûts et des couleurs, il ne faut pas en discuter)
Celui qui aime le son des lampes, soit parce qu'il y a pris goût, soit parce cela correspond à son oreille, soit parce que son enfance connût ainsi la reproduction sonore, est en droit de préférer cette technologie qui demeure d'actualité.
J'aime l'ébénisterie des beaux postes à lampes.
Les lampes furent d'abord apparentes, parce qu'elles étaient magiques.
Puis l'habitude tuant la magie le principe fut de masquer la "tripaille" technique de l'engin par un contenant de belle présentation, reflétant le style des meubles de son époque.
Le courant actuel serait plutôt inverse (sauf exceptions et elles existent). Il consiste à donner à l'appareil sonore une allure technique prononcée avec cadrans boutons, "zig-oui-ouis" à profusion et allure de "machin" extra terrestre.
Il ne s'agit que d'une mode et le style beau meuble en bois peut revenir comme le béret le soutien-gorge, la guêpière, etc.... simple question de longue vie et patience.
J'aime aussi le design des appareils de mesure et des récepteurs de trafic avec beaucoup de boutons et de commandes. Nul n'est tenu de résoudre ses contradictions disait François Mauriac. J'ajouterai "Quand ces contradictions ne font de tort à personne.
En pratique les postes radios à lampes sont des meubles décoratifs qui adoptent le style de leur époque.
Avec l'habitude l'année de fabrication est reconnaissable: les lignes des années 36 à 45 sont soit arrondies soit carrées avec une devanture plate; les années 45 à 55 sont enflées, toutes en rondeurs comme les automobiles de cette même époque: traction, vedette, 203, coccinelle, 4cv Renault, etc. A partir de 1955 les enflures disparaissent mais les angles restent arrondis.
Dès 1958-60 les lignes carrées se manifestent avec décoration type teck et habillage de parures métallisées en matière plastique.
Et après ?
La retraite se termine normalement par la mort (hé oui!).
Personne dans la famille ne s'intéresse à cette activité. Si j'ai le temps de m'organiser, je donnerais ma collection à un musée spécialisé, pour assurer sa pérennité.
Je ne suis pas pressé... (J'ai écrit cela en 2009).
Mais le temps passe et je sens que je vieillis. Quand j'ai écrit cette page j'avais 69 ans et maintenant, en 2015, j'en ai 75 ans. Et je sens bien la différence...
Si vous vous intéressez à la psychologie, si vous voulez approfondir votre cas : Cliquez ces lignes !
retour à la page de garde du site radio. Cliquer la ligne.
FIN M.à.J. 04 Janvier 2009 M.à.J. 29 Mai 2015 (Mobile Friendly)