BC312 et BC 342 (1942-1955-1960)
source de l'image ci-dessus :en.wikipedia.org/wiki/BC-342
BC312, BC342
Epoque seconde guerre mondiale.
Matériel militaire US (à l'origine)...
Rappel historique : Du 4 au 11 février 1945 se tient la conférence de Yalta, région de Crimée en Ukraine, URSS, au bord de la Mer Noire. Churchill (GB) Roosevelt (USA) et Staline (URSS) les trois grands vainqueurs de la seconde guerre mondiale, se concertent sur le sort futur de l'Allemagne et du Japon, ils répartissent leurs zones d'influence dans le monde. Yalta est communément appelé "le partage du monde". Le mot Yalta est devenu synonyme de partage négocié. |
BC312, BC342
Photo de la guerre (BC312).
Les BC312 BC342 furent fabriqués d'abord aux États-Unis, en 1942, dans le New Jersey, pendant la Seconde Guerre mondiale.
Ces deux récepteurs sont les mêmes sauf que le BC312 transportable dans des véhicules est alimenté en 12 volts (ou 24 volts pour certaines versions) alors que le BC342, pour station fixe, est alimenté en 115 volts alternatifs.
Nous traiterons donc ces deux catégories comme un seul et même appareil.
Description :
BC342
Remerciements à Jean-Marie et Nicole qui se reconnaîtront.. |
Il s'agit d'un récepteur militaire (de catégorie standard) ce qui impose des caractéristiques particulières de robustesse, de performances, sensibilité et sélectivité. Il doit résister à l'humidité et aux moisissures. Leur construction doit être, le plus possible, irréprochable, guerre et stratégie obligent. En conséquence comme tous les appareils militaires ces récepteurs sont lourds. La maintenance doit être facile (tout se démonte et se change). Les composants sont sélectionnés. En revanche la qualité musicale n'est pas importante.
Un récepteur militaire ne se confond pas avec un récepteur commercial civil grand public, il est très différent.
Le BC312 est un récepteur superhétérodyne, simple conversion de fréquence, couvrant de 1500 à 18000 KHz avec deux étages HF. Moyenne fréquence sur 470 KHz. Utilise 9 tubes de la série Octal, version professionnelle miniaturisée et blindée: 6K7, 6L7, 6C5, 6R7, 6F6.AVC (controle de volume automatique pour la parole) et MVC (sans controle automatique de volume pour la BLU et le Morse).
BFO (Oscillateur de battement permettant de recevoir le Morse et la BLU)
Alimentation 12 Vcc par Dynamotor ou 115 Vac par transformateur et valve redresseuse.
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1960-1985 Deuxième carrière :
Les surplus militaires après la guerre...
En raison de ses performances, pour l'époque, il a été fabriqué en très grande quantité. Il a équipé beaucoup d'armées y compris l'armée française.
Lorsqu'il fut déclassé vers les années 1960-1965, il fit la joie des amateurs d'ondes courtes, ainsi que les radioamateurs qui l'achetèrent dans les surplus.
Ci-dessous quelques annonces des années 1970-1975,
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Et ainsi ce récepteur "rempila" dans une seconde carrière, chaque possesseur s'ingéniant à l'améliorer et à le modifier.
Vers 1982 j'achetai un BC312 pour écouter les ondes courtes.
Mon BC312.
Mon BC312.
Maintenant nous pouvons dire qu'il est "dépassé" depuis les années 1980.
Troisième carrière 1990-2050 :
Aujourd'hui il se trouve encore en surplus d'armée pour les amateurs de véhicules militaires de collection. Certains veulent garnir leur Jeep ou GMC ou blindé de collection de cet appareil. Comme cela pouvait se faire pendant la seconde guerre mondiale. Le prix minimal est 350 euros mais souvent il atteint 600 euros, selon l'état et les circonstances.
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Particularités notoires BC312-BC342
Par rapport à un récepteur ordinaire du commerce nous trouvons :
* Construction serieuse et lourde, catégorie militaire.* Un cablage très soigné par faisceaux avec frettes (ficelés). La frette est un ficelage ou collier qui rassemble les câbles en faisceaux.
Câblage d'aujourd'hui avec frettes (placard de distribution).
Câblage avec frette des BC312 et BC342.
* 2 étages HF accordés pour bien sélectionner la bande de fréquence choisie, alors que dans un récepteur standard il existe, tout au plus 1 seul étage HF accordé.
* Un oscillateur séparé pour augmenter le stabilité alors que dans un récepteur ordinaire l'oscillateur est combiné avec l'étage mélangeur (convertisseur de fréquence et oscillateur dans un seul tube).
* 3 étage de fréquence intermédiaire alors que dans un récepteur ordinaire il n'y en a que 2.
* Un filtre à cristal pour diminuer la largeur de bande ce qui n'existe pas dans un récepteur ordinaire.
* Un oscillateur de battement permettant de recevoir le Morse ou la BLU ce qui n'existe pas dans un récepteur standard de radiodiffusion.
* Un coffret robuste et entièrement métallique en aluminium pour soustraire l'intérieure à toute perturbation et humidité.
* Une facade avant qui regroupe tous les nombreux boutons de réglage et commutation.
* Une prise spéciale pour accoupler l'appareil avec un émetteur.
* Tous les composants sont de qualité professionnelle.
* L'appareil est tropicalisé c'est à dire enduit d'un vernis spécial hydrofuge et fongicide.
Ces condensateurs d'origine, remplis d'huile isolante, ont souvent des fuites ou sont en court-circuit.
* La finition mécanique avec engrenages "énormes" et roues dentées avec rattrapage de jeu, une butée sur roulement à bille. Avec des points de graissage.
* Tous les étages HF et MF sont enfermés dans des compartiments blindés pour éviter toute interaction entre eux.
Un schéma de l'appareil est rivé dans le coffret et des manuels techniques très détaillés sont fournis, mais en patois anglais.
Démontage facile.
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Restauration :
Le point faible des ces appareils réside dans les condensateurs de découplage. Il sont conditionnés par trois dans un coffrage en tôle soudé à l'étain et rempli d'huile isolante. Les sorties sont obturées avec une cire ou un produit similaire rouge.
Le point faible des BC312 BC342.
Pour obtenir de bons résultats je recommande de changer tous ces condensateurs, ils présentent des fuites, certains peuvent être en court-circuit. Et l'appareil a des performances dégradées sans que l'on puisse vraiment savoir pourquoi.
En revanche les condensateurs au mica sont rarement défaillants.
Remplacer les condensateurs ainsi est techniquement correct mais inesthétique.
Les condensateurs actuels sont petits donc on peut les placer sous les condensateurs d'origine que l'on déconnecte et qui sont décoratifs.
Ici ce sont des condensateurs MKP rouges isolés à 1000V. Origine Conrad.
L'alignement à l'aide du manuel ne pose aucun problème.
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Ci-dessous un article de presse de 1965 :
(Il s'agit d'une copie d'un article des années 1965, fournie par un vendeur, source ignorée)
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Mon récepteur est un BC-342... un BC-312. C'est un leitmotiv que connaissent bien tous ceux de nos lecteurs qui ont l'habitude d'écouter les conversations sur l'air des amateurs-émetteurs, il est de fait qu'une proportion très importante du nombre de ces derniers, non seulement en France mais dans le monde entier, utilisent à leur entière satisfaction ces excellents récepteurs surplus, dont le principal défaut est maintenant que, du fait de la publicité qui leur a ainsi été faite, ils sont très recherchés et, partant, proposés à des prix assez lourds pour certaines bourses amateurs.
Le BC.-312 est identique au BC-342, si n'est qu'il est prévu pour fonctionner sur accumulateur de 12 ou 14 volts, alors que le 342 poste fixe, est alimenté sur le secteur. Les choses ne sont cependant pas si simples, car il existe pour ces deux catégories d'appareils de nombreux types différents que l'on distingue grâce à une, ou même deux lettres suffixes, suivant la désignation BC-342 ou BC-312. Il existe presque autant de types différents de BC-342 et de BC-312 que de lettres de l'alphabet et que, ce qui est encore plus grave, certains appareils portant exactement la même désignation ne sont pas exactement identiques entre eux s'ils n'ont pas été produits par le même fabricant. Heureusement, les variantes entre les divers types sont minimes. La plus importante est la présence ou l'absence de filtre cristal moyenne fréquence. Un tel filtre se trouve sur les BC-312 A, C, D, E, F et G, mais sur les types suivants, c'est la bouteille à l'encre. Certains constructeurs l'ont prévu, d'autres pas.
D'une façon générale, il est assez rare de trouver un filtre moyenne fréquence à cristal sur les modèles de BC-312 ayant pour suffixes les dernières lettres de l'alphabet, au-delà du G.
La présence d'un tel filtre est, par contre, habituelle sur les BC-342.
Comme le modèle BC-312 a été beaucoup plus courant que le BC-342, c'est le schéma d'un de ces appareils constituant un type moyen , le BC-312 M, que nous publions pour répondre à la demande de plusieurs lecteurs (fig. 1).
L'appareil couvre sans trou de 1 500 Kc à 18 Mc en six gammes. Il ne reçoit donc pas les gammes grandes ondes et petites ondes, ni les bandes amateurs des 21 et des 28 Mc. Cependant, du fait de son excellent blindage et que l'entrée antenne se fait par prise coaxiale sur son panneau avant. Il se prête particulièrement bien à la réception des bandes non normalement couvertes à l'aide de convertisseurs.
Le BC-312 utilise neuf lampes remplissant les fonctions suivantes:
(VT-88) 6K7 première HF;
(VT-86) 6K7 = deuxième HF;
(VT-87) 6L7 - mélangeuse;
(VT-65) 6C5 = oscillatrice;
(VT-86) 6K7 = première MF; -
(VT-86) 6K7 = deuxième MF;
(VT~-88) 6W? = détectrice, VCA et première BF;
(VT-66) 6F6 = BF de sortie.
L'alimentation est fournie par le dynamotor DM21B qui transforme la tension d'entréee de 14V en 235 V sous 90 millis.
Notez à ce propos que la haute tension est inférieure aux classiques 250 V. Sur certains modèles, le dynamotor est un DM-l7 de mêmes caractéristiques que le précédent, mais fonctionnant sur 12 V, avec une consommation d'environ 7 A.
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Chacun des étages haute fréquence, l'oscillateur, le BFO et l'alimentation sont montés sur des châssis blindés indépendants, ce qui permet de les enlever sans avoir à rien changer au reste du poste.
Ce mode de construction hautement recommandable explique l'efficacité remarquable du blindage. Notez que sur les...
BC-342, le bloc dynamotor est remplacé par un bloc d'alimentation secteur d'encombrement identique, portant l'immatriculation: RA-20. Cette alimentation délivre, outre la haute tension voulue sous 90 rnillis, une tension de 12 V pour le chauffage des lampes. Un coup d'oeil sur le schéma montre, en effet, que ces dernières sont montées en série parallèle, deux par deux.
Nous n'avons mentionné l'alimentation RA-20 que pour mémoire, car elle est difficilement trouvable, ce qu'il ne faut d'ailleurs pas regretter outre mesure. Si elle a pour elle son faible encombrement permettant de la loger à là place du dynamotor, elle laisse en effet, par contre, à désirer du point de vue du ffltrage. De plus, elle apporte à l'intérieur de l'appareil une source importante d'échauffement, ce qui n'est pas souhaitable du point de vue de la stabilité. Aussi est-il recommandé, même pour les possesseurs de BC-342, de retirer l'alimentation RA-20 du récepteur et de la placer dans le coffret du haut-parleur. La stabilité du poste y gagne et, en outre, il est alors possible de doubler les condensateurs de filtrage insuffisants.
Avec les valves modernes à fort isolement de cathode, la réalisation d'une alimentation utilisant les deux enroulements chauffage en série d'un transformateur classique, pour avoir une tension chàuffage de 12 V environ, ne présente aucune difficulté. Nos lecteurs se reporteront utilement à ce sujet à notre article sur la con version des Command Sets en page 12. Evidemment, il est toujours possible de modifier le câblage des fflaments pour alimenter toutes les lampes en parallèle sous 6,3 V. Le transfo d'alimentation devra pouvoir délivrer au minimum une haute tension de 235 V sous 90 millis et une. tension de chauffage de 12 V sous, 1,6 A ou de 6 V sous 3,1 A. Ceci, si la valve est chauffée par un enroulement séparé. Autrement, il faut ajouter la consommation du filamient de la valve au débit chauffage du transfo. Il y a tout intérêt à augmnenter sensiblement les possibilités de débit de l'alimentation pour pouvoir alimenter aussi des convertisseurs destinés à la réception des gammes que le récepteur ne couvre pas.
La grosse prise multiple mâle blindée, située en bas et à droite du panneau frontal du poste, non seulement est inesthétique, mais offre un beau casse-tête l'amateur désireux de déterminer à quoi peuvent correspondre toutes ses broches.
En fait, la plupart de ces dernières servaient qu'au raccordement avec l'émetteur appelé à fonctionner avec ce récepteur; Aussi, en pratique,, est-il conseillé de l'enlever, étant donné qu'on trouve non loin d'elle, à l'intérieur du poste, la barette relais P, sur laquelle on peut tout aussi bien faire les prises d'alimentation nécessaires. La cosse 7 de cette barrette correspond à l'arrivée plus haute tensiola cosse 8 devant être reliée à la masse au moins haute tension. L'arrivée de tension filaments de 12 V se fait sur les prises 5 et 6.
Il est tout trouvé de remplacer la prise multiple SQ1 par un support de lampe dont on raccorde les broches aux diverses prises d'alimentation haute et basse tension. Un vieux culot de lampe adapté au support utilisé fournit alors un bouchon idéal pour alimenter un convertisseur.
La basse tension provenant de l'accumulateur de 12 ou 14 V arrivait normalement aux deux grosses broches de SO1
Convenablement alignés, ces récepteurs doivent délivrer un signal de sortie d'au moins 10 mW pour un signal d'entrée de 5 microvolts (µV), et ce, sur n'importe quelle fréquence de leur gamme de réception, avec un rapport signal bruit de fond de 4 à 1. S'il n'en est pas ainsi et si les lampes sont bonnes il y a tout lieu de penser que l'appareil a subi quelque détérioration et l'on se ,trouve devant un problème de dépannage plus ou moins ardu. Une bonne précaution consiste à remplacer les condensateurs de découplage qui constituent le point faible de ces récepteurs.
Toutes les revues de radio des années 1950-1970 ont publié des articles sur les BC312 et BC342.
L'alimentation :
L'alimentation de ces appareils nécessite 12 volts continus ou alternatifs sous 4 ampères à l'allumage et 230-250 volts sous 80-90 milliampères.
Pour les BC312 qui sont mobiles, pendant la guerre ces appareils étaient alimentés par un dynamotor, inclus dans le coffret. C'est un moteur électrique en 12 volts qui fait tourner une dynamo qui délivre du 230 volts. Ce système était le seul qui soit fiable avant l'électronique. Certains dynamotor fonctionnaient en 24 volts et les filaments du récepteur étaient câblés en conséquence.
Pour mémoire : Il existait aussi des sytèmes à vibreur magnétique, lesquels en vibrant à une fréquence de l'ordre de 400 Hz découpaient le courant des batteries (recréant un pseudo alternatif) et permettaient de le transformer en haute tension. Mais les contacts des vibreurs s'usaient rapidement.
Dynamotor :
Il demande 10 ampères en 12 volts...
Dynamotor.
Alimentation secteurs :
Les BC342 possédaient une alimentation secteur interne. Mais cette alimentation, prévue en 115 VAC chauffait l'intérieur du coffret et son filtrage était mauvais.
Alimentation moderne des BC312 BC342 :
A notre époque, puisqu'il est recommandé d'alimenter extérieurement les BC312 et BC342 il suffit de faire une alimentation correcte.
pour le 12 volts un simple transfo 230V-12 volts délivrant 4 ampères (disons un transfo de 60 W).
Pour le 250 volts un transfo 230V-230V (dit transfo d'isolement) délivrant 100 mA donc un transfo de 50 watts ferait l'affaire, s'il fait plus, 100 watts par ex. cela ne gène pas.
Ce courant redressé est filtré d'abord par un condensateur puis par un transistor Mosfet qui le régule. Il convient d'utiliser un Mosfet tenant au moins 600 volts. Les diodes zéner totalisant 250 volts sont parcourues à vide (sans débit) par un courant de 5 mA.
Le transistor MosFet de puissance est plaqué sur un grand radiateur.
Je recommande une tension de 230-235 volts plutôt que le standard de 250 volts, ceci pour ne pas fatiguer les condensateurs d'origine qui sont assez fragiles. Il suffit d'ajuster le pont de zéners en conséquence, et, si besoin la résistance qui limite le courant à 5mA.
Résultats :
Le récepteur est sensible, agréable à manipuler, le son est correct.
En revanche sa stabilité laisse à désirer. Elle s'améliore au bout d'une demi heure mais après un certain temps il faut retoucher l'accord fin (fine tuning) pour bien recaler la station.
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Obsolète ?
Les BC312 et BC342 sont parfaitement obsolètes.
Dès les années 1970 les récepteurs de trafic devinrent très stables, plus légers, ils utilisèrent des doubles changements de fréquence, des filtres céramiques, des transistors MosFet ou Fet. Puis vinrent les synthétiseurs de fréquence dont la stabilité était à toute épreuve. La sensibilité ne fut pas améliorée, mais la stabilité et la sélectivité. L'informatique apporta les systèmes digitaux et la mémorisation des staions.
Les BC312 et 342 ne sont plus que des appareils de collection.
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Aujourd'hui
60 ans plus tard
Les ondes courtes traditionnelles évoluent vers le numérique, la diffusion satellite et par le WEB.
2 exemples de récepteurs modernes :
Aujourd'hui si les ondes courtes (à l'ancienne) vous intéressent encore, en petit prix, pour 85 euros, et le volume d'un livre, vous aurez un SANGEAN RECEPTEUR MONDIAL MULTIBANDES ATS404 dont les possibilités dépassent de très loin celles des récepteurs BC312-BC342 (Sans oublier le SONY SW7600 un peu plus cher).
Et en prix plus conséquent avec un Yaesu VR5000 (650 euros environ en promo) vous parcourerez professionnellement toutes les bandes jusqu'à 2600 Mhz.
FIN (Rédigé le 19 Décembre 2009). MAJ 7 Juillet 2015 (Mobile Friendly)