MONOPOLE K 237 1935 

(100% collection, ou presque)

K237 Publicité de 1935.

Le logo de la marque Monopole.


Le châssis K37

Changeur de fréquence, 1 valve, plus 5 tubes, série américaine.

Indicateur visuel d'accord (milliampèremètre, branché sur toutes les cathodes HF).

tubes: 78, 6A7, 78, 6B7, 42, 80 de la série "américaine" créée en 1930.

ampli HF accordé (donc avec condensateur variable à 3 cages).


Le voici, aujourd'hui!

Il s'agit du poste de, feue, ma tante, Thérèse TERRIER (1913-1960) qui fut institutrice à MOTZ et à ST MARTIN de BELLEVILLE (Savoie).

Thérèse Terrier institutrice en 1934.
Ce poste de radio a toujours été dans ma chambre depuis les brumes de ma toute première enfance.
Quelquefois, pendant les années 1945-1960, quand notre récepteur principal Monopole K239 était en panne, mon grand-père utilisait celui-ci en attendant le réparateur.
Ci-dessous le bon de garantie:

Clic pour agrandir !

Ci-dessous une pub de 1935: (très patriote!).

C'est un poste radio de famille. Il a couté 2.100 francs de 1935 soit l'équivalent actuel de 1624,22 euros des temps modernes !

Résultat :1624,22 euros

Compte tenu de l'érosion monétaire due à l'inflation, le pouvoir d'achat de 2100 anciens francs en 1935 est donc le même que celui de 1624,22 euros en 2014.

(Il existe des convertisseurs permettant d'actualiser des sommes anciennes en monnaie actuelle) par exemple INSEE : http://www.insee.fr/fr/service/reviser/calcul-pouvoir-achat.asp

Si l'on actualise ce prix, c'était cher, très cher, pour une institutrice...

Ci-dessous son bon de commande, avec acompte de 1200 anciens francs :

Le timbre fiscal est à 30 centimes.

Le vendeur était M. JARRET à CHAMBERY LE VIEUX (Savoie) R.C. 9860.


Sous la IIIème République

Il convient de savoir qu'avant guerre, dans les années 1930-1939, un instituteur ou une institutrice était nommé, le plus souvent, en ses débuts de carrière, dans des villages isolés, difficiles d'accès en Savoie (neige en hiver). Les habitants, donc les autochtones, avaient leurs familles et leurs occupation agricoles. Mais l'instituteur, logé de fonction, étranger au village, était seul au milieu de cette population rurale. Les automobiles étaient rares.

Ainsi un poste de radio permettait de moins être isolé du monde. Outre l'enseignement, l'instituteur remplissait généralement les fonctions de secrétaire de mairie. Souvent dans ces villages perdus les seules personnes instruites étaient le curé, l'instituteur et quelquefois le Maire. En revanche l'instituteur était respecté, comme le curé et le Maire. C'était le système de la IIIème république en milieu rural. Une toute autre époque.   

AJOUTS:

Tuner FM extérieur

Sans modifier l'appareil, j'ai ajouté derrière un petit tuner FM analogique, branché sur l'entrée pickup.

Collecteur d'ondes

J'ai également, sans modifier l'appareil, ajouté, à l'intérieur un collecteur d'ondes AM (4 fréquences fixes prédéfinies) avec ampli HF.

J'ai procédé comme avec les cadres antiparasites externes, j'ai incorporé un collecteur d'onde à l'intérieur calibré pour 2 fréquences en ondes longues et 2 fréquences en ondes moyennes. Ainsi l'appareil reçoit sans manipulations externes 4 stations AM ce qui est amplement suffisant. Habitant en Savoie j'ai réglé un circuit sur France Inter grandes Ondes et sur RMC grandes ondes. Pour les ondes moyennes je n'ai trouvé qu'un émetteur diffusant France Info.

Chaque circuit oscillant sur barreau de ferrite est mixé sur l'entrée d'un FET via une forte résistance pour éviter toute oscillation intempestive. Ensuite un transistor PNP amplifie fortement le signal. Cela fonctionne sans problème. J'ai utilisé un vieux germanium HF AF239, si vous utilisez un transistor silicium il faudra modifier la résistance de polarisation en conséquence pour caler le transistor à 5mA par ex. Tout cela doit être construit en respectant les règles des circuits HF.

En grandes ondes comme en ondes moyenne chaque paire de barreaux est à angle droit pour éviter toute interférence entre eux. Le plan des grandes ondes (LW) est séparé du plan des ondes moyennes (MW).

L'ampli HF est à grain gain et chaque bobinage attaque la gate d'un FET, genre BF245B, via une résistance de forte valeur, 220K, pour éviter toute oscillation (c'est le même principe que le mixage BF mais ici on est en HF) le grand gain de l'ampli, à deux étages, compense l'atténuation causée par ces résistances de 220K. Il ne s'agit pas de convertir ces fréquences, mais de les mixer. Le circuit est gravé à l'anglaise sur un plan de masse en séparant bien chaque étage. La résistance de source, 47 ohms, du PNP limite son gain et peut être ajustée en conséquence.

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4 barreaux de ferrite, récupérés sur des vieux récepteurs à transistors et 4 condensateurs variables récupérés également sur les mêmes vieux transistors permettent de constituer 4 circuits oscillants collecteurs d'ondes. Chaque circuit est accordé sur une fréquence choisie. Ensuite vous apercevez l'ampli mixer HF.
Le transistor PNP (germanium) lui aussi provient d'une récupération sur épaves de radio-transistors.
La résistance de 47 ohms dans l'émetteur de l'AF239 limite le gain. Vous remarquez les 2 plans séparés et les barreaux à angle droit.

Contreréaction

Cet appareil n'avait pas de contreréaction BF. J'ai ajouté 2 contreréactions légères qui corrigent les distorsions et augmentent la bande passante (= meilleure musicalité).

1) On ajoute une résistance de faible valeur sous la masse du potentiomètre de volume et on la relie au poisitif du secondaire du transformateur de sortie.

2) On ajoute aussi une résistance de forte valeur (entre 1 et 10 méohms) entre l'anode de la finale et l'anode de la préamplificatrice, cela s'appelle une "contreréaction de plaque à plaque".

Ceci doit se faire avec un oscillope et un générateur BF pour contrôler l'effet produit.


Pour en savoir plus sur la contreréaction :

http://www.pascalchour.fr/ressources/art_depannage/art_depannage.htm#XVI 

L'excellent site de Pascal Chour, que je recommande, reprend un ouvrage écrit par un auteur de renom Lucien Chrétien.

Ce livre est un "bréviaire" : Clarté du texte, rigueur et méthode.

Voici un extrait :

Site de pascal Chour

http://www.pascalchour.fr/

L'ART DU DEPANNAGE
ET DE
LA MISE AU POINT DES POSTES DE T.S.F.


par Lucien Chrétien, Ingénieur E.S.E.
35ème édition, 1945

Etienne Chiron éditeur
40, Rue de Seine, 40
PARIS

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Numérisation, Pascal Chour - 2009

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http://www.pascalchour.fr/ressources/art_depannage/art_depannage.htm#XVI

MISE AU POINT DE LA CONTRE-REACTION

Dans le but d’améliorer la qualité de reproduction d’une manière souvent très importante, on peut faire appel à la contre-réaction. Il nous est naturellement impossible d’exposer ici la théorie de ce procédé extrêmement intéressant. Nous prions nos lecteurs de se reporter au petit ouvrage élémentaire que nous avons écrit sur cette question (Ce qu’il faut savoir de la contre-réaction, par L. CHRÉTIEN, ing. E.S.E. Librairie E. CHIRON).

Le principe est le suivant : une partie des tensions de sorties est ramenée à l’entrée de l’amplificateur, de telle sorte qu’elle sort en opposition de phase avec les tensions d’entrée. On obtient ainsi une diminution de l’amplification dont l’importance dépend du taux de réaction, mais en même temps une diminution des déformations, une amélioration de la caractéristique de fréquence, une réduction des bruits parasites, etc..., etc...

La contre-réaction suppose donc que le gain dont on dispose est plus grand que celui dont on a normalement besoin.

Le principe peut être utilisé soit simplement sur l’étage final, soit entre l’entrée et la sortie d’un amplificateur. L’amélioration est d’autant plus importante que le gain entre le point d’entrée et de sortie est plus grand. Mais la mise au point du système est d’autant plus délicate que l’amplification est plus grande.

La mise au point ne soulève aucune difficulté quand il y a un seul étage. Elle est déjà plus difficile quand il y en a deux. Au delà, il faut avoir recours à des précautions toutes spéciales. La règle à observer minutieusement doit être la suivante:

II faut d’abord effectuer complètement la mise au point comme s’il n’y avait pas de contre-réaction. Le fonctionnement doit alors être normal.

Il ne faut pas compter sur la contre-réaction pour supprimer certains défauts de mise au point, qui existeraient avant. On risquerait d’aller au devant d’une très grave déconvenue en faisant autrement. La mise au point étant faite suivant les procédés normaux et le fonctionnement étant déjà jugé normal, on branchera la contre-réaction.

L’importance de celle-ci est déterminée par la grandeur des résistances. Nous allons prendre deux exemples.

1° Contre-réaction sur l’étage final (fig. 44 bis).

Un moyen extrêmement simple consistera à supprimer le condensateur C6. On obtient ainsi une contre-réaction d’intensité : ce qui n’est pas toujours recommandable.

Il est souvent préférable d’avoir recours à la contre-réaction de tension.

On obtiendra cet effet à l’aide de la résistance R8. La valeur de cette résistance dépend du taux de réaction désiré et de la grandeur de R2. La contre-réaction est d’autant plus importante que R8 est plus faible.

Le taux est, d’ailleurs : R2/(R8 + R2)

Un taux de 0,2 peut-être considéré comme important.

On peut augmenter l’amplification des fréquences graves en plaçant un condensateur de quelques millièmes en série avec R8.

2° réaction sur l’amplificateur tout entier (fig. 44 ter).



La détection doit être obligatoirement obtenue avec un tube diode séparé.

Le système que nous préconisons est donné fig. 44 ter. La tension de contre-réaction est prise aux bornes de la bobine mobile. Il faut remarquer qu’il y a un sens de branchement.

La mise au point normale de l’amplificateur étant effectuée sans contre-réaction. Nous conseillons de procéder de la manière suivante :

Prendre R9 compris entre 25 et 100 ohms.

Remplacer R8 par une résistance variable de 100 ohms. Brancher la contre-réaction après avoir placé R8 au maximum. Si des hurlements se produisent. Il ne faut pas insister, c’est qu’il y a erreur de branchement, Inverser les connexions a et b. On doit alors constater que le branchement de la contre-réaction se traduit par une diminution d’amplification. Régler R8 pour obtenir le gain désiré. Après quoi mesurer la valeur trouvée et remplacer R8 par une réaction fixe.

Le taux de contre-réaction est: R9/(R8+R9)

Un taux de 0,1 est une valeur importante.

En shuntant R9 par un condensateur (2 à 20 MF) on obtient une amplification plus importante de l’aigu. En plaçant un condensateur en série avec R8 (de 4 à 10 MF) on augmente l’amplification des graves. On peut aussi placer une inductance en série (pour augmenter l’aigu) et une inductance en parallèle de R9 (pour augmenter le grave).

Précautions à prendre. On peut prévoir C2 et C5 pour la mise au point préliminaire, mais on est souvent amené à supprimer ces condensateurs quand on applique la contre-réaction.

Autre particularité technique

de cet appareil

Le filtrage se fait par le moins (assez rare).

D'habitude on filtre par le circuit positif, et bien voici un schéma du contraire.

Il existe une première self de filtrage puis la bobine d'excitation magnétique du haut-parleur sert de deuxième self de filtrage.

Technique et restauration

Caisse :

Réfection du vernis au tampon et changement du tissus de haut parleur.

La matière plastique du cadran se craquelait et se désagrégeait,  je l'ai collée avec de l'Araldite sur une plaque mince transparente ce qui la fixe définitivement. Les résines époxy sont des matières pérennes.

Electronique :

Datant de 1935 cet appareil a fait sa première panne le 7 NOV 1974 après 39 ans de services. C'était une résistance d'écran du tube 6B7. Changement de la résistance défectueuse.

Je l'ai entièrement révisé le 24 JUILLET 1990 en changeant tous les condensateurs douteux et en le réalignant. Je dispose d'un jeu complet de tubes neufs que j'ai achetés en 1990 à RADIO-TUBES.

Le 27 Mars 2015 un condensateur chimique de filtrage a claqué. Remplacement. Le problème est que ces condensateurs sont tarés à 500V avec tension de pointe à 550 V. Pour les remplacer en 2015 si l'on n'en a pas en stock, l'astuce consiste à placer des condensateurs en série. Par ex. 2 condensateurs de 400V tiennent 800V. Les petites résistances de 1/4 de watt, en parallèle avec les condensateurs en série, supportent mal les hautes tensions, en conséquence on en place 2 en série. Leur rôle est d'opérer un équilibrage de tension entre les condensateurs chimiques dont les résistances internes peuvent varier.

2 condensateurs sont en série pour "assumer" le voltage.

Condensateurs en série.

  Châssis sorti, à nous le bricolage :-).

 Intérieur.


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FIN Mis à jour le 28 Mars 2015; MAJ 15 Juin 2015 (Mobile Friendly)