Pratique et Réalisations concrètes

Collection radio et appareils à tubes.

Les condensateurs chimiques (et les autres) et la haute tension.

 

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1° Les Chimiques: (ou électrolytiques).

Pour le collectionneur d'appareils anciens, les condensateurs chimiques re présentent un problème habituel.

Il faut savoir:

Qu'un condensateur chimique peut être:

  1. desséché. (changement obligatoire, car il n'a plus de capacité)
  2. coupé: il n'est plus rien en tant que composant (sauf l'apparence).
  3. usé ou en fin de vie: son emploi est erratique (changement obligatoire)
  4. En court-circuit: le diélectrique est percé (quelquefois on peut le reformer).
  5. à reformer: il n'a plus sa capacité mais il peut être régénéré.

Le seul moyen de savoir ce que vaut un condensateur ancien suppose que l'on déssoude une ou toutes ses bornes et puis:

On le teste à l'ohmètre: sa résistance doit diminuer progressivement.

On lui applique une tension progressive en respectant la polarité. S'il se charge c'est déjà un bon signe.

La décharge se teste en le courcuicuitant avec la tige métallique d'un tournevis dont le manche est isolé. Il doit "péter" fort, avec une belle étincelle.

Ensuite on le décharge et on teste sa capacité.

Pour parvenir à ce résultat il faut une source de haute tension ad'hoc:

C'est à dire permettant d'atteindre doucement la tension maximale du composant.

Et ce progressivement donc avec une intensité limitée et contrôlable.

L'objectif étant défini, comment y parvenir ??

 Il faut disposer d'une alimentation haute tension réglable en tension et courant et insensible aux court-circuits de longue durée.

Allons-y..........................!

1° modèle: Alimentation haute tension

réglable en tension et en intensité

25-400 volts 0,6 à 47 mA

J'ai trouvé ce plan en deux endroits:

Sur le Web: http://www.infomaniak.ch/

Dans le livre 302 circuits: 302 circuits, N° 143, PUBLITRONIC, 1985

C'est le meilleur modèle, un peu compliqué certes, mais très souple, le mien fonctionne depuis au moins 20 ans sans problèmes, donc c'est fiable.

Schéma Clic pour agrandir

Réalisation:

il faut un transformateur de poste à lampe délivrant au moins 250 volts la tension optimale est 280 volts qui permet d'atteindre 400V à vide.

Pour le reste le composant BU108 doit être remplacé par BUX81

Voici mon schéma perso: (2 format d'image gif et png).

Schéma Clic pour agrandir

Schéma Clic pour agrandir

Ci-dessous : le principe de cette alimentation

Ce qu'il faut savoir  :

Seul le transistor de puissance est soumis à la haute tension. La régulation en tension et courant qui agit sur sa base est alimentée par un circuit auxiliare de 5V dont seule la masse de ce 5V est reliée à la sortie régulée positive en haute tension. Les prélèvements de tension pour la régulation de ladite haute tension se font sur un diviseur de tension placé sur la sortie. Quand la tension monte (plus que consigne) cela dépolarise T3 et T2 et le transistor de puissance conduit moins donc la haute tension baisse et tout ce "bazar" s'équilibre parfaitement. C'est complexe mais ça fonctionne....

Comme je ne disposais qu'un d'un transfo donnant 220V j'ai ajouté en série un deuxième transfo ajoutant 60 V pour avoir 280V (il doivent être en phase, il suffit d'essayer brièvement pour obtenir la somme des secondaires et non point la différence). Un fusible T de 0,1 A est placé sur la ligne des secondaires.

Le principe est illustré ci-dessous :

Note * : Les zeners en parallèle avec la sortie HT totalisent 427 V leur rôle est d'écrêter la surtension à l'allumage, ensuite elles n'ont plus aucun rôle.

Vous ajusterez les galvanomètre nécessaires, selon ce dont vous disposez. Les galvanomètres qui indique les volts doit être très lisible et analogique. (Une aiguille est plus parlante qu'un chiffre pour suivre une évolution). Itou pour le galvanomètre d'intensité (même remarque).

J'ai ajouté un bouton de décharge (très utile, même indispensable).

Voici un résumé de l'article du livre précité: L'auteur est E. SEIFRIED.

Référence : titre 302 Circuits, page 176, N° article 143, Publitronic, 1985 ELEKTOR

Alimentation HT 50mA

Ce dernier (le schéma) est très simple et ne nécessite pas d’explication.

Après redressement des 300 V par Dl... D4, on obtient une tension d’environ 420 V. C’est une tension élevée plutôt ennuyeuse, ce qui a nécessité l’emploi de deux condensateurs électrolytiques en série pour le filtrage. Deux résistances (R1, R2) en parallèle avec ces deux condensateurs assurent un équilibrage des tensions.

La résistance R5 réduit la dissipation de T 1, et avec un second réseau RC (R3, R4, C3, C4) applique à son collecteur une tension “propre” d’environ 350 V. Les transistors T2 et T3 peuvent être des TUN car ils n’ont pas à travailler avec des hautes tensions et des courants importants. La diode D7 protège la base de T3 contre des pointes de tension négative excessives. Quatre seuils de courant différents peuvent être choisis avec seulement deux triples inverseurs à poussoir:

  1. 1 mA (tout ouvert),
  2.  5 mA (S2 fermé),
  3. 15 mA (S2 et S3 fermés)
  4.  50 mA (seulement S3 fermé).

Note perso : J'ai remplacé ce système par un rotacteur.

A pleine charge, une chute de tension de 2,8 V se produit à travers les résistances R8. . . R 11. Cette tension est amenée à la base du transistor régulateur T3 par D9. . . D12, de telle sorte que ce transistor soit bloqué quand le courant excède le seuil choisi. Cette même tension est également utilisée pour indiquer le courant avec l’aide d’un galvanomètre de 1 mA. L’inverseur S4 permet de mesurer la tension avec ce même instrument.

Note perso : J'ai mis 2 galvanomètres. Et selon les galvanomètres disponibles on adapte les résistances en série et les shunts...

 Le courant est limité quand il dépasse la valeur du seuil choisi d’ environ l00/Q. La tension de sortie peut être ajustée à l’aide de P1 d’environ 10 V à 350 V. Un réglage fin est possible avec le potentiomètre ajustable P2. L’alimentation est protégée contre les courts-circuits de longue durée.

W. Seifried

Et "ça marche et, fort bien !).

Emploi:

Cet appareil vous permet lorsque vous récupérez un appareil qui n'a pas fonctionné depuis fort longtemps de soumettre sa ligne haute tension continue à un voltage progressif qui va reformer les condensateurs chimiques.

Vous pourrez tester les chimiques, et, pour ceux qui sont récupérables, les régénérer ou "reformer".

Quand vous réparerez ou construirez, vous aurez testé "à chaud" tous vos condensateurs. Gage de fiabilité de vos montages.

Même les condensateurs neufs doivent subir une charge de formation.

Quand je place un condensateur en essai, même s'il est neuf, je règle une intensité de l'ordre de 5 mA. Et je mets la tension sur la valeur du condensateur, par exemple 350 volts. D'abord je vois l'aiguille (qui était sur 350 volts) redescendre vers le minimum, puis à mesure qu'il se charge elle monte. Au bout d'un certain temps, disons 2 minutes, elle atteint à nouveau 350 volts. Le condensateur est chargé. J'appuie sur le poussoir décharge, l'aiguille revient à zéro, puis remonte, mais cette fois plus rapidement, parce mon condo s'est déjà reformé. A troisième essai l'aiguille monte vite et atteint 350 volts et le galva d'intensité montre un courant de fuite insignifiant. Nous sommes un présence d'un bon condensateur.

Et si je place un condo de récupération mauvais ? L'aiguille monte mais ne dépasse pas 100 volts ?? Cela veut dire que le courant de fuite de ce condo est important. J'essaie avec 10 mA l'aiguille va à 200 volts mais s'arrête là. Ce condo ne vaut plus rien son courant de fuite est trop important. Il va aller à la poubelle.

Dans d'autre cas l'aiguille ne s'arrête pas mais monte vraiment doucement, j'attends, quelquefois elle atteindra 350 volts, cela veut dire qu'il s'est peut-être reformé. Je décharge ce condo et je le vérifie au capacimètre. S'il a sa valeur nominale il est bon. Mais je ne le mettrai pas dans mes meilleurs montages, car il reste un peu douteux.

Pour les condos de forte capacité, genre 220 uF le courant de fuite de 5 mA est tolérable, mais pas plus.

Un bon condo électrolytique (=chimique) a toujours un courant de fuite, mais très faible, genre 1 à 2 mA.

Régénération d'un condensateur.

On laissera le condensateur sous une tension que nous augmenterons progressivement. L'intensité qui le traverse doit être, très, très, faible. Si l'intensité est trop forte il peut chauffer et c'est contr'indiqué.

Après une période de 1 à 12 heures, le condensateur contrôlé de nouveau, ne manifestera plus aucune perte. Cela prouve q’un condensateur électrochimique peut, après un certain temps d’inaction, manifester une détérioration de qualité qui peut disparaître en le soumettant à ùne charge de régénération.

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Cet appareil me sert aussi pour tester les voyants néon (63V) certaines diodes zeners haute tension supérieure à 47 volts, ainsi que des Gemov basse tension.

(Pour les GEMOV 220-250 volts, des prises anti-surtensions il faut un autre générateur parce que souvent leurs caractéristiques de fuite sont au dessus de 380 volts, voire 480 volts, ici nous plafonnons à 400 volts !).

Bien pratique aussi pour ces composants.

Petit rappel:

Attention avec la haute tension!!!!!.

Danger de mort !

J'ai vécu ceci. En 1985, je restaurais mon ampli à tubes KENWOOD.

J'étais assis, ma main gauche posée sur le chassis. Mon index droit a touché la cosse d'un chimique de filtrage, chargé à 480 volts en continu.

Je suis tombé à la renverse avec ma chaise, les "4 fers en l'air".

Je me suis relevé, je tremblais comme une feuille, je claquais des dents. Bref "j'avais reçu" et j'étais choqué.

La partie de mon doigt qui a touché la HT est restée insensible durant environ 1 an.

Evitez ces plaisanteries ! prenez vos précautions.

Le risque mortel existe. .... Pour moi ce sera pour autre fois...Mais je me méfie.......

Bon montage !


Fin-End. MAJ 14/03/2011; MAJ 13 Juin 2015 (Mobile Friendly)