Philips BF 341 A année 1954

CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES

Comme d'habitude depuis 1939 c'est un superhétérodyne (6 circuits accordés). 4 gammes : GO, PO, OC, BE (BE = Bande étalée, = la bande des 50m soit  aux alentours de 6MHz, apparue sur les récepteurs vers 1946). Fréquence intermédiaire 455 kHz. Cadre ferrite incorporé PO-GO semi-orientable. Haut- parleur de 16 cm, Audax (Z = 5 ohms). Réglage de tonalité à deux positions : grave aigu et commutation PU. sur une troisième position. Indicateur visuel d’accord électronique DM 70 ou DM71.

TUBES

L 1 : UCH 81 Oscillateur-mélangeur.

L2 : UF 41 Ampli FI

L 3 :  UBC 41 Détecteur et préampli BF.

L4 :  UL 41 BF de sortie.

L5 :  UY 41 Redresseur mono alternance.

L8 : DM 71 Indicateur visuel subminiature (œil magique)

L 6-L 7 ampoules cadran 10V 0,2A

PARTICULARITÉS :

  1. La plus grosse particularité est que ce récepteur utilise des tubes de la série U  (système dit tous courant dont les filaments sont tous en série et soumis à une tension totale de 110 volts). Mais cette fois il existe un vrai transformateur utilisable sur C. A. 110 - 130 - 220 -. 240 volts pour une consommation de 46 watts environ  (donc avec les secondaires isolés du secteur). Ainsi, finies les résistances de dévoltage et le danger d'électrocution par châssis reliés directement au secteur des "tous courants". Néanmoins puisqu'il y a un vrai transformateur je me demande pourquoi utiliser des tubes de la série U qui fonctionnent sous une haute tension plus basse (ici 120 volts) que les tubes de la série E qui fonctionnent sous 250 volts ? En outre cette série U donne moins de puissance que la série E, 1,7W en sortie au lieu de 4-5W. Philips a peut-être conçu ainsi pour réaliser une économie et proposer un appareil moins coûteux ?
  2. Le Collecteur d’ondes Pour P0 et GO il est constitué par un nouveau cadre en Ferroxcube bobiné sur un bâtonnet de 20 cm. de longueur ce qui est novateur en 1954. Ce cadre est fixé sur le panneau arrière et grâce à une molette on peut le faire tourner de 30° environ, ce qui est largement suffisant pour supprimer la zone de réception nulle dudit cadre.
  3. Pour OC et BE, une antenne-plaque collée à l'intérieur du coffret assure une réception des émetteurs puissants. Son effet est surtout sensible quand l'appareil est réuni à un réseau électrique aérien, ce qui n'existe plus même dans ma campagne. Une prise d’antenne et une prise de terre permettent l'emploi d’un collecteur d’ondes extérieur quand le cadre ou l’antenne- plaque sont insuffisants.
  4. Correction de tonalité : Un commutateur à 2 positions permet la suppression des notes élevées (position grave) ceci dans le but principal de réduire le souffle de certains émetteurs ou les interférences. Un circuit de correction physiologique rétablit l’équilibre entre basses et aigües, aux faibles niveaux sonores.
  5. Prise pick-up commutée Le contrôle de tonalité n’agit pas quand l’appareil est dans la position PU.
  6. Filtre-image Ce filtre n’existe que pour la gamme P0. Il est destiné à réduire les sifflements entre émetteurs dont la fréquence diffère de deux fois la valeur de la moyenne fréquence. Il agit principalement vers 500-700 kHz.
  7. Puissance de sortie à 400 Hz pour 10% de distorsion 1,7 watt.
  8. Utilisation des anciens tubes Rimlock (sortis en 1947) sauf la changeuse de fréquence UCH81 (sortie en 1952) qui est une moderne de la série Noval.
  9. Utilisation d'un œil magique DM70 ou DM71 (sorti en 1952 et qui sera utilisé jusqu'en 1969-1970 avec le récepteur Biennophone Sottens 03HS) qui est un tube subminiature d'abord utilisé sur les postes à piles. Ce tube à chauffage direct requiert une tension de 1,4 volts sous 25 mA ce qui oblige Philips à utiliser un système très particulier pour obtenir cette tension (voir schéma et photos plus bas dans cette page). Ce tube est excellent mais son minuscule filament est très fragile.
  10. Polarisation compliquée (Philips et son frère jumeau Radiola ont l'art de compliquer les circuits !!) du tube final UL41 à -6,4V par un système de résistance sur le retour de haute tension, ce circuit de retour servant en même temps à alimenter le filament de l'œil magique DM70 :

IMPORTANT: Lors d’un dépannage ou d’une vérification, il est rappelé que, pour tous les appareils équipés d’un indicateur visuel DM 70 ou DM 71, le filament de ces derniers étant très fragile il faut éviter les court-circuits, ceux-ci pouvant provoquer un débit élevé dans la résistance de polarisation (R 10-R 11). Le filament du DM 71 étant en parallèle sur R Il, un débit exagéré provoque une augmentation de tension aux bornes de cette résistance et... la destruction immédiate du filament.

DM71.

  1. La qualité ? Que penser de cette qualité Philips ? Elle est très quelconque en ce qui concerne les finitions, on sent que la productivité exige la vitesse d'exécution. Peut-on dire que c'est mauvais, certainement pas. Alors peut-on dire que c'est bon ? Certainement pas, non plus. C'est une qualité destinée aux ventes massives avec réduction des coûts. Exemples : Les tôles du transfo d'alimentation sont serrées avec des clous recourbés et c'est d'origine, la qualité exigerait de la tige filetée avec des écrous. Le transfo est fixé au châssis avec des languettes de tôle forte que l'on tord en hélice, ici aussi un filetage eut été le bienvenu. La matière plastique de la caisse est très tendre.
  2. Sensibilité : Elle est correcte pour un appareil de cette technologie.
  3. Son: Le son m'a surpris par sa qualité. Il est velouté et très agréable, le système de contre-réaction et de tonalité est excellent. Le haut parleur est suffisament grand.
  4. Ce style de châssis a eu comme prédécesseur un châssis que je trouve chez RADIOLA dans ce modèle RA344A : il n'existe que des différences mineures UCH41 au lieu de UCH81, barreau de ferrite moins bon, et qualité d'ensemble du châssis et de ses composants inférieure, sauf la caisse qui est superbe.


Origine : C'est Michel B. un habitant du village, qui m'a apporté cet appareil. Il sait que je collectionne et quand il déniche un récepteur radio qui traine il le récupère.

Restauration : Elle fut laborieuse, les boutons étaient très abimés, la redresseuse UY41 avait un court-circuit cathode-filament, le tube DM71 était claqué, les condensteurs chimiques étaient hors d'usage ainsi que de nombreux condensateurs de liaison ou découplage. La ficelle d'aiguille était cassée. Un réalignement fut nécessaire car les Fi avaient été déréglées par un "galopin".


FIN. Rédigé le 15 Mai 2010. Mis à jour le 11 Novembre 2014. MAJ 10 Juillet 2015 (Mobile Friendly)