Les mosaïques

de la villa gallo-romaine de Mérande

2ème siècle

Avis Important

Tout texte écrit en italique dans ces pages n'est que la citation d'un auteur, ayant écrit sur ARBIN.

Pour approfondir veuillez vous reporter aux ouvrages des auteurs cités ci-dessus.

Les auteurs qui ont écrit au sujet d'ARBIN, l'ont fait si bien qu'il serait ridicule de les plagier.

 

Balise: Selon Félix BERNARD Les mosaïques démontrent que la villa gallo-romaine romaine d'Arbin était habitée par des chrétiens, en l'an 160.
Les interprétations des mosaïques de l'Abbé Bernard sont aujourd'hui dépassées (sauf le respect et l'admiration que j'ai pour ce grand médiéviste qu'il fut). En effet la Thèse de Janine Lanchat publiée dans Gallia XXXII 1974 est une étude plus récente et plus objective.

Félix BERNARD, curé d'ARBIN, et grand historien a fait une interprétation méthodique des mosaïques découverte dans la villa gallo-romaine de Mérande.

Cette interprétation a été discutée.

Elle est cohérente, mais certains symboles n'ont pas été exploités par Félix BERNARD.

Les photographies en couleur ont été effectuées par André GENOUX. (Merci).

Félix BERNARD, érudit et historien

L'interprétation magistrale de Félix BERNARD:

Félix Bernard a fait une interprétation remarquable des mosaïques de la villa gallo-romaine d'Arbin. Cette interprétation, empreinte de passion, est celle d'un homme d'église.

Mais, compte-tenu de la période, IIème siècle, il m'apparaît que les symboles expliqués par Félix Bernard ont de fortes probabilités de correspondre à une réalité. 

Félix BERNARD expose:

 Voici au deuxième rang le dauphin  au dos arqué, qui s'élance pour sauver le naufragé. Avec son aiguillon caudal qui est son arme secrète, il va le délivrer, selon les légendes, du crocodile prêt à le dévorer. Réputé ami de l'homme, il aurait, d'après le fabuliste grec Esope, sauvé même le singe qui eut le tort de trop parler et de prendre Le Pirée pour un homme ce qui lui valut d'être rejeté à la mer. Le dauphin est donc pour le chrétien " le symbole du poisson-roi, du poisson né des eaux du baptême, comme Jésus à son baptême et tous " les chrétiens qu'il s'associe par ce sacrement ". Le roi-dauphin, c'est le vainqueur de la bête apocalyptique des eaux, " le vainqueur du dragon du Nil " comme dit la légende de saint Nazaire. Le corps de saint Nazaire est retrouvé en 395. Saint Ambroise, évêque de Milan, cri dit sa joie dans un sermon. D'après la légende de saint Nazaire qui se développe entre 411 et 511, il aurait été un missionnaire alpin envoyé par le pape saint Lin, successeur de saint Pierre, donc au lendemain de la persécution de Néron.

Il est accompagné, dans leur casier, de la hache bipenne à double tranchant et " le la corne ou porte-voix.

Ce n'est pas ici: le simple chrétien, mais l'Ichtus lui-même, le poisson qui dans le langage écrit, comme dans celui des signes, est substitué à Jésus-Christ, disent tous les archéologues. Il était " naturel que l'on se servît de ce symbole pour couvrir l'adorable mystère que I'Eglise primitive s'appliqua toujours à soustraire aux profanes. Manger le poisson signifia donc se nourrir de la chair du Christ ". Pour le dire en passant, les motifs dés deux premiers rangs témoignent éloquemment qu'on était là dans le " lieu saint " réservé aux assemblées chrétiennes et à la célébration du sacrifice eucharistique. Quant à la bipenne, ce symbole d'une révélation, d'une manifestation soudaine comme l'éclair (et qu'il ne faut pas confondre avec l'ascia servant aux rites funéraires), c'est l'arme d'un Baal syrien, assimilé à Jupiter, dit le Manuel de Cagnat et Chapot

CAGNAT et CHAPOT, Manuel d'archéologie romaine, 1916, tome 1, p. 434; tome 11, p.176. -- Dans son Missel Paroissial, lire l'épître du 21 Dimanche après la Pentecôte, partie de la lettre aux Ephésiens. Saint Paul y diffuse déjà l'usage de nombreux symboles.

La force fulgurante du Logos, le Verbe de Dieu, inspirait à saint Paul une comparaison semblable, quand il écrivait aux Ephésiens (VI, 10-17) que leur arme d'attaque et de défense doit être " le glaive de l'Esprit, c'est-à-dire la Parole de Dieu ". Dans le même sens, M. Paul Aimès fait l'observation suivante. En parlant du chercheur qui trouve une brillante solution au problème posé, nous disons en français il a ou un éclair de génie! " Aussi Vulcain a-t-il pour attribut la bipenne, instrument dont il se sert pour ouvrir le crâne de Zeus-Jupiter afin d'en faire jaillir l'intelligence --Minerva. "

Cet attribut était donc bien connu dans tout le Proche-Orient comme symbole de l'éclair avant notre ère chrétienne et, en dernier lieu, dans l'empire romain. Les légions l'y diffusèrent comme attribut du dieu syrien, Jupiter de Doliché en Coammagène. Debout sur un taureau, ce dieu tient de la main gauche les foudres, et de la main. droite la bipenne. " Parallèlement à cet attribut matériel païen, insiste M. Aimès, il faut rappeler le nom chrétien de jésus, transmis par la Chronique Samaritaine Ben hanahéfet, fils de l'a terreur du ciel. Pour le chrétien, la bipenne est un symbole de la parole. du Verbe semblable au tonerre (Jean, XII, 29-36). " Jésus expose lui-même qu'il est " La vraie lumière ", le Logos dont saint Jean parle dès le début de son évangile, " le Verbe qui illumine tout homme venant on ce monde ". Et la vérité doit 'retentir comme le tonnerre. Il faut la publier jusqu'aux extrémités de la 'terre ce que veut souligner le motif de la bucina ou trompette. Notre mosaïque met sur le même pied le Christ pain de vie et le Christ semeur de la vérité, autrement dit 1'Evangile et l'Eucharistie.

Et nous passons ainsi au troisième rang. On sait assez que la colombe  a toujours été le symbole de la troisième personne divine. C'est sa seule figure connue de l'antiquité chrétienne. D'ailleurs cette figure du Saint-Esprit avait reçu, 'au 'baptême du Seigneur dans le Jourdain, la plus éclatante consécration'.

Le casier central du 4ème rang présente une tête de bélier . Ce signe n'était pas compromettant chez les Gaulois qui avaient le culte du bélier protecteur du foyer, de même que la bipenne apportait le même avantage dans cette époque de risques. Le bélier entouré de feuilles de fougère rappelle le troupeau à la tête duquel il va s'ébattre sous la ramée. Chez les chrétiens une tradition évangélique existait. Saint-Augustin en est 'l'écho quand il dit " Les premiers des témoins sont les bienheureux Apôtres, les béliers du troupeau sacré " (Sermon 311). Mais il n'y en a qu'un : Pierre mérite plus particulièrement cet attribut, puisque le Christ lui a dit " Pais mes agneaux, pais mes brebis, (et) pais les mères-brebis. "

Au 5ème rang, pourquoi ce bouclier ? Saint Paul ne parle pas sans raison du " bouclier de la foi, scutum fidei. Le bouclier du soldat romain fait corps avec lui pendant la bataille. Le chrétien, de même, a toujours besoin d'être protégé par ce bouclier de la foi la foi qui oriente toute la vie vers la vie éternelle. Les trèfles à quatre feuilles des casiers latéraux sont la peut-être pour renforcer cette idée. On' aimait tellement autrefois le symbolisme des chiffres et des plantes! La foi entraîne d'ailleurs la pratique de toutes les vertus, tôt ou tard.

Datation des mosaïques. Félix BERNARD, érudit et historien

Dans la section suivante Félix BERNARD estime la date des mosaïques et fixe l'an 160, disons le 2ème siècle.

Citons quelques extraits de ses conclusions:

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Puisqu'il y a des monnaies d'une des impératrices Faustine, la villa d'Arbin était donc construite et habitée du temps au moins de l'empereur Marc-Aurèle, qui laissa persécuter les chrétiens de Vienne et de Lyon en 177, et du temps de son épouse Faustine. Notre mosaïque est donc datable du milieu du IIème siècle.

Cette convergence d'indices et de preuves ne nous permet-elle pas de dire finalement que nous sommes ici à Arbin, villa de Mérande, sur le sol du plus ancien oratoire chrétien que nous sachions en Savoie, oratoire qui apparaît contemporain au moins de l'impératrice Faustine, des martyrs de 177 et des premiers évêques de Lyon?


 

Puis Félix BERNARD tente l'hypothèse d'une continuité entre l'église SAINT VERAN d'Arbin et les Albinus.

(Saint Véran a vécu vers 480)

Dans ces textes nous sentons, chez Félix BERNARD, l'émotion et la passion de l'homme d'église qui retrouve des éléments des sources du christianisme, auquel il a consacré sa vie.


autres symboles

(Hélas pour Félix Bernard, Ils sont non spécifiquement chrétiens, voire paiens)

 

 

   


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FIN-END 26/01/2015